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Directive temps de travail : un petit pas dans la bonne direction

Les députés de la commission de l'Emploi et des Affaires sociales du Parlement européen ont opéré un énième revirement concernant la révision de la directive temps de travail. Mais qui va cette fois-ci dans la bonne direction. Enfin une bonne nouvelle dans la bataille pour l'Europe sociale. La énième version de la directive européenne sur le temps de travail – qui fixe à 48 heures la durée du travail hebdomadaire dans les pays membre de l'Union européenne – est contestée depuis son origine, en 1993, par le patronat et quelques pays membres comme la Grande-Bretagne, qui veulent déroger à cette durée légale pour faire travailler plus les salariés européens. Les députés de la commission de l'Emploi et des Affaires sociales du Parlement européen ont mis le holà à de nouvelles clauses dérogatoires. Ils ont en effet adopté, le 5 novembre dernier, le rapport du député européen espagnol Alejandro Cercas sur le projet de révision de la directive, rejetant celui sur lequel s'étaient entendus les gouvernements, le 10 juin dernier, qui prévoyait une semaine allant jusqu'à 65 heures ! Pour la majorité des députés de la commission parlementaire, la durée maximale du travail nouveau dans l'Union européenne doit être limitée à 48 heures maximum par semaine et les dérogations à cette règle supprimées d'ici trois ans, de même que toutes les périodes du temps de garde doivent être considérées comme du temps de travail. Les députés européens se sont également montrés fermes quant au délai dans lequel un repos compensateur est attribué si le travailleur n'a pas pu prendre ses périodes de repos normales. L'Assemblée plénière du Parlement européen doit encore confirmer cette position radicalement opposée à la décision désastreuse des gouvernements de juin dernier. Pour la CFTC, le Parlement européen a su entendre les salariés, il lui appartient maintenant de tenir fermement sa position vis-à-vis de la Commission et du Conseil lors du vote en plénière le 17 décembre prochain. Il serait désastreux pour la construction européenne que l'instance démocratiquement élue soit désavouée par la Commission. La CFTC invite ainsi ses militants à se joindre à l'euromanifestation organisée le 16 décembre, à l'appel de la Confédération européenne des syndicats (CES) à Strasbourg afin de faire pression avant le vote.

Avec des extraits du communiqué du 5 novembre 2008.