Points de vue sur l'actualitéUn peu de justice...... dans un monde de brutes. Dans la figure classique qui, depuis la nuit des temps, oppose dans une lutte acharnée David à Goliath, il y a fort à parier que le dernier long métrage de Pierre Jolivet, La très, très grande entreprise, (actuellement sur nos écrans) occupera une place de choix. Les premières scènes du film se déroulent dans un cadre quasi-idyllique en bordure de mer où cohabitent les activités traditionnelles et une multinationale de l'agrochimie. Jusqu'au jour où, délibérément, la très, très grande entreprise pollue le littoral, contraignant les petits entrepreneurs à mettre la clef sous la porte. Une première action en justice permet à ces derniers d'obtenir gain de cause. Mais l'indemnité obtenue est insuffisante. La mort dans l'âme, la majorité des plaignants sont prêts à accepter l'offre. Seuls quatre irréductibles décident de faire appel du jugement… à condition, toutefois, de trouver des éléments nouveaux. Et voilà notre quatuor qui “ monte ” au siège de la multinationale dans le quartier de La Défense près de Paris bien décidé à subtiliser les preuves qui leur permettront de rouvrir le procès. Il n'y a rien à jeter dans La très, très grande entreprise. D'abord parce que Pierre Jolivet n'est jamais aussi inspiré que lorsqu'il se saisit des sujets d'actualité à la limite du social, de l'économique et du sociétal. Ensuite parce que sa mise en scène et le jeu des acteurs n'ont rien à envier, dans la catégorie film à suspens, à Ocean's Eleven. Enfin, parce que les dialogues font mouche à tous les coups, et parce que l'humour affleure en permanence. Ce n'est pas révéler la fin du film que de dire que, comme souvent au cinéma ou en littérature, le bon finira par terrasser le méchant ; c'est juste que, dans le contexte actuel où Goliath l'emporte plus souvent qu'à son tour, ne laissant à David que ses yeux pour pleurer, un peu de justice soulage du malaise et de la tension ambiants. |