Points de vue sur l'actualité

Réforme du travail du dimanche : les salariés de nouveau fragilisés

Le projet de loi sur le travail du dimanche, porté par Richard Mallié, le député de Plan-de-Campagne, est un nouvel exemple des décisions importantes qui sont prises par des élus pour des raisons idéologiques, même si elles se parent du masque de la liberté, alors qu'elles ignorent complètement la réalité de l'entreprise.

En effet, il faut ne jamais avoir mis les pieds dans une entreprise pour penser que le volontariat des salariés constitue une garantie suffisante à la préservation de leurs intérêts. Alors que notre économie entre dans une phase de ralentissement, que les annonces de suppressions de postes se succèdent dans un pays qui compte déjà 2 millions de chômeurs, combien de salariés prendront le risque de repousser les demandes de leur employeur ?

Au niveau financier, s'il y a véritablement un coup de pouce avec le doublement des salaires versés ce jour-là, on imagine que les personnes concernées, pourront d'autant moins refuser de travailler le dimanche qu'elles sont dans des secteurs d'activité (restauration, commerce…) où les salaires sont peu élevés. La CFTC s'inquiète également de tous ceux qui travaillent déjà le dimanche, à des conditions salariales plus désavantageuses et qui doivent voir leur situation financière s'améliorer.

Ce positionnement s'inscrit dans l'idéologie du « consommer plus », idéologie qui laisse à penser que les salariés qui ont déjà du mal à boucler leurs fins de mois, auront plus d'argent si c'est le dimanche qu'ils achètent !

La CFTC rappelle son attachement à des temps libérés de l'activité professionnelle afin de permettre aux salariés une activité sociale, associative, culturelle, cultuelle ou familiale. Elle estime qu'il est du devoir des Pouvoirs publics de protéger ce lien social, faute de quoi, on accélère l'évolution vers une société individualiste et éclatée ayant la consommation pour seul horizon.

Enfin, la CFTC dénonce la récidive des députés qui, une nouvelle fois, veulent légiférer sans discuter avec les organisations syndicales, montrant une fois de plus le peu de cas qu'ils font du dialogue social.