Points de vue sur l'actualité

S'attaquer aux vraies causes de la crise

Les annonces faites par le chef de l'État pour soutenir l'économie française peuvent se classer en trois catégories : des mesures concrètes pour soutenir l'investissement et les entreprises, des paroles destinées à rassurer moins les marchés que les salariés ou les entreprises et de nouvelles régressions sociales qui n'auront comme conséquence que de faire payer au monde du travail les errements financiers de quelques spéculateurs avides. Certes, la CFTC souscrit à la volonté affichée par Nicolas Sarkozy de créer un gouvernement économique européen.

Des coopérations sont indispensables. C'est au travers d'un développement des coordinations des politiques industrielles entre les pays constituant l'Europe que sera trouvée une vraie réponse aux conséquences de la crise. La gravité de la situation nécessite une relance de grande ampleur, une politique économique et industrielle tournée vers le développement durable. De la même manière, la CFTC approuve les mesures de relance de l'investissement productif et de soutien aux entreprises, notamment les PME, qui par manque de crédit sont au bord du dépôt de bilan. La crise financière se répercute de plein fouet sur l'économie réelle. La situation de l'emploi se dégrade. “ Un fond public d'intervention ” destiné à octroyer des fonds propres aux entreprises en difficulté est plutôt une bonne idée. Mais la CFTC demande au chef de l'État de s'attaquer aux vraies causes de la crise. La France et l'Europe doivent aussi se donner les moyens pour prévenir la répétition d'une telle situation qui a mis en danger toutes les économies, par des régulations permettant de limiter ou d'enrayer le cycle de spéculation qui s'est développé depuis la fin des années 1980 avec des demandes de rendement des actionnaires de 15 %, alors que la rentabilité économique était comprise entre 3 et 5 %. Des régulations sont aussi nécessaires pour encadrer la titrisation des prêts et les produits dérivés qui ont joué un rôle central dans cette crise. Enfin, les méthodes de contrôle doivent être améliorées en redonnant une place significative au contrôle direct des opérations bancaires.

Communiqué de presse du 23 octobre 2008.