Points de vue sur l'actualité

Retour sur le 7 octobre 2008 : un seul lièvre à la fois

Ce n'est pas en faisant une manifestation fourre-tout que les syndicats parviendront à mobiliser les salariés, qui subissent les effets d'une double crise – la plus médiatique en ce moment: la crise financière, et celle qui dure déjà depuis trop longtemps, celle du pouvoir d'achat. La preuve en est : le 7 octobre, lors de la première “ Journée mondiale sur le travail décent ”, six syndicats avaient lancé un mot d'ordre assez flou mêlant les thèmes de l'emploi, des salaires... Leur appel est resté lettre morte, les manifestations organisées n'ayant pas fait le plein. La CFTC avait justement voulu éviter cet amalgame et refusé d'inclure des revendications nationales dans une journée de solidarité internationale. La CFTC s'est toutefois associée à l'événement en faveur du travail décent qui a réuni à Paris, vingt-cinq confédérations de quatorze pays européens (parmi elles, Solidarnösk pour la Pologne, CSC et FGTB pour la Belgique, USO pour l'Espagne et AFL-CIO pour les États-Unis). Les secrétaires généraux de la CSI, Guy Ryder, et de la Confédération européenne des syndicats (CES), John Monks, ont successivement pris la parole pour défendre le droit pour “ chaque femme et chaque homme de pouvoir accéder à un travail décent et productif dans des conditions de liberté, d'équité, de sécurité et de dignité ”, reprenant la définition même de l'Organisation internationale du travail (OIT). La CFTC, elle, en a profité pour faire connaître une de ses propositions. Et son discours, à l'applaudimètre, a fait mouche !