Points de vue sur l'actualité

Parachutes dorés : qui perd ne gagnerait plus

Serait-ce le début de la fin des parachutes dorés ? Après avoir dénoncé un capitalisme sauvage et sans règles, le 25 septembre à Toulon, le chef de l'État s'attaque à ses commandos d'élite : les dirigeants d'entreprise sans scrupule qui s'attribuent ce mode de rémunération. C'est plutôt une bonne chose. Car la loi Tepa qui prévoit des premières mesures pour encadrer les parachutes dorés n'a pas été suivie d'effets ; et la promesse en 2007 du candidat Nicolas Sarkozy à peine concrétisée. Venus du monde des affaires anglo-saxon, les golden parachutes ou parachutes dorés ont contaminé la France dans les années 1990. À l'origine, cette forme de rémunération – à part certes – offre une “ compensation ” à son bénéficiaire que l'on dit assis sur un siège éjectable, selon les brusques changements d'humeur du conseil d'administration ou des actionnaires. Mais elle a vite donné lieu à des abus. Ses bénéficiaires partant avec des millions sous le bras et laissant l'entreprise et les salariés en difficulté. Inutile de redonner le palmarès de ces dirigeants-là, qui ne jouent pas dans la même catégorie que les patrons-voyous, mais leur gourmandise et leur manque d'intérêt pour autrui sont pour le moins condamnables. On ne rentre pas et on ne sort pas d'une entreprise comme d'un moulin, en prenant tout et en ne donnant rien, en encaissant à l'aller et au départ un chèque à sept chiffres. L'idée est donc d'encadrer – une bonne fois pour toute – ces pratiques qui prennent la forme d'une clause au contrat de travail. Il convient d'instaurer des règles de bonnes conduites. Ce qui ne saurait déplaire à la CFTC qui depuis des années parle de responsabilité sociale des entreprises. Reste à savoir sur quels critères (emploi, résultats…). Côté patronat, le Medef est plutôt partant. Laurence Parisot a convenu “ qu'aucun dirigeant ayant échoué ne pourra partir dans de telles conditions si l'entreprise qu'il dirige est en mauvaise santé ”. Même sanction “ en cas de démission ”. Les golden parachutes ne sont pourtant pas prêts d'être supprimés. Ils vont perdre toutefois un peu de leur éclat. Mais d'autres clones font leur grand retour : retraite-chapeau, golden hello… Bye-bye aussi ?