Points de vue sur l'actualité

Marché des cadres : un emploi oui, mais est-il de qualité ?

Plus de trois quarts des jeunes diplômés en 2007 étaient en poste au printemps 2008 (77 % exactement), 18% recherchaient encore leur premier emploi et 5 % en avaient occupé un et l'avaient perdu (souvent un CDD), selon la dernière enquête de l'Apec publiée le 25 septembre. Les jeunes diplômés 2007 ont donc trouvé du travail un peu plus rapidement que la promotion précédente (75 % pour la promotion 2006). De plus, pour la génération 2007, la moitié des jeunes diplômés a trouvé son premier emploi en un mois, la durée moyenne de recherche étant de 2,2 mois. Les jeunes diplômés ayant au moins bac+4 ont ainsi bénéficié en 2007 d'un marché du travail “ porteur ” pour les cadres, sur fond de montée des qualifications recherchées par les entreprises et de papy boom. Leur situation est donc radicalement différente des 150 000 jeunes sortant de l'école chaque année sans qualification. Parmi les jeunes ayant au moins bac+4, l'insertion professionnelle est restée plus facile en 2007 pour les diplômés des grandes écoles et des écoles d'ingénieurs que pour ceux de l'université. Cet aspect se ressent également au niveau de la rémunération (26 700 euros bruts annuels en moyenne pour les diplômés de l'université ; 30 400 euros pour ceux des écoles de commerce et de gestion, et 31 000 euros pour ceux issus des écoles d'ingénieurs). Des écarts significatifs persistent mais se réduisent sensiblement, selon l'Apec.

C'est dit : L'Ugica-CFTC se félicite de cette étude démontrant la relative facilité "quantitative" pour les jeunes diplômés à trouver un emploi. Toutefois elle craint que cela ne masque une dégradation qualitative des emplois, accentuée notamment par la loi du 20 août 2008, qui permet désormais de doter les cadres d'un forfait jours pouvant aller jusqu'à 282 jours annuels. Elle regrette, de plus, que les difficultés de recrutement auxquelles sont aujourd'hui confrontées les entreprises, ne se traduisent pas par une forte poussée des rémunérations, contrairement aux années 1990.