Points de vue sur l'actualité

Transgourmet : suivre ou dépérir

Ils fournissent tous les jours des milliers de cantines en France, mais ils n'ont pas le droit au dessert. 500 salariés de Transgourmet, fournisseur de la restauration collective vont devoir répondre à une équation simple : déménager ou rester sur le carreau. La moitié des entrepôts logistiques va fermer d'ici courant 2011. C'est ce qu'impose le deuxième plan social depuis le rachat de Prodirest, numéro 1 du secteur, par Aldis, son dauphin en 2005. “ Certes l'entreprise accuse de fortes pertes, mais nous pouvons difficilement cautionner ce plan social ”, raconte Laurent Lafontaine, délégué syndical central CFTC, expliquant l'avis négatif du comité central d'entreprise (CCE). Un avis d'autant plus négatif que les conditions de licenciement étaient très légères. “ La direction nous a dit qu'elle voulait que les salariés acceptent les mutations, indique Laurent Lafontaine. Elle a mis en place des mesures d'accompagnement intéressantes mais des indemnités de licenciement très faibles, d'autant plus que la plupart des salariés ont peu d'ancienneté. ” Le délégué estime à 10 ou 15 % les salariés qui feraient le pas de déménager. “ Au mieux, il y a quarante kilomètres entre les entrepôts fermés et ceux maintenus, estime-t-il. Dans tous les cas, c'est une remise en cause de la vie personnelle des salariés. ” Une grande partie du personnel de l'entrepôt d'Argenteuil, qui doit être fermé début avril 2009, a débrayé pendant une semaine en août, accompagnée par la CFTC. Malheureusement, la direction n'a pas plié. L'aide au transport arrivera peut-être à point nommé.