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La VAE à la peine

Un rapport-bilan sur la valorisation des acquis de l'expérience (VAE) vient d'être présenté par Éric Besson à Xavier Bertrand. Le dispositif peinerait à décoller. Un rapport qui intervient alors qu'une négociation nationale interprofessionnelle sur la formation professionnelle débute le 30 septembre ; la VAE fera par ailleurs l'objet d'un groupe de travail au sein du Conseil d'orientation pour l'emploi, dans le cadre de cette négociation. La vie professionnelle n'est plus un long fleuve tranquille : en moyenne, 61 % des salariés changent de métier, pour progresser. 80 % des salariés se disent d'ailleurs prêts à consacrer du temps personnel à leur formation, selon le sondage réalisé en mai pour l'Agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail (Anact). Depuis 2002, la VAE permet à toute personne d'obtenir un diplôme ou un titre grâce à son expérience professionnelle et de dynamiser et sécuriser les parcours professionnels. Mais six ans après sa création, le dispositif a permis de certifier 77 000 personnes, loin de l'objectif souhaité de 60 000 certifications par an. Pourquoi ? Le dispositif est peu connu, la procédure pour l'obtenir est longue (huit mois entre le dépôt d'un dossier et le passage devant le jury), complexe et dissuasive. Si 63 % des salariés affirment connaître la VAE, une très faible minorité (14 %) l'a expérimentée. Son public actuel est composé principalement de femmes de plus de 40 ans, travaillant souvent à temps partiel et recherchant une certification de niveau CAP ou BEP dans le secteur sanitaire et social, selon l'étude de la Dares publiée en août. Le développement des compétences passant par la valorisation du travail effectué, la CFTC souhaite que la VAE soit améliorée, avec un accompagnement à la préparation des dossiers, la réduction des délais d'obtention, une offre de diplôme plus lisible et une notoriété plus importante.

La valorisation des compétences acquises “sur le tas” a encore visiblement du chemin à faire.