Points de vue sur l'actualitéIntérim et entreprises : il tousse, elles s'enrhumentL'intérim est le premier indicateur de la santé des entreprises. Et selon l'étude de la Dares publiée ce mois-ci, l'intérim a été en forte croissance en 2007, avec 3,6% des salariés intérimaires, ce qui aurait pu être de bon augure. C'était sans compter un nouveau retournement de conjoncture. En 2007, le volume de travail temporaire a atteint un sommet avec plus de 17 millions de contrats conclus, représentant l'équivalent de 637 900 emplois à temps plein, en progression de 5,8% (plus forte hausse depuis la création des statistiques sur l'intérim en 1995). La hausse a été très importante dans l'ensemble des secteurs d'activité déjà utilisateurs d'intérim. Ainsi, l'industrie, surtout agroalimentaire et automobile, concentre la moitié des missions, 8,8% des salariés de la construction sont intérimaires et le tertiaire emploie 211 000 équivalents temps plein. Outil de flexibilité pour les entreprises et de mobilité trop souvent subie pour les salariés, le travail intérimaire accentue encore la précarité et n'est pas un tremplin vers l'emploi durable : la durée moyenne des missions est d' 1,9 semaine et 75% des missions ont duré moins de seize semaines. Depuis le début de l'année, le recours à l'intérim dans les entreprises a chuté fortement (-6,8% sur le 2ème trimestre). L'horizon ne s'améliore pas pour 2009. Pour affronter un environnement économique très difficile, la première réaction des entreprises est de rogner sur les coûts qu'elles peuvent arrêter immédiatement, comme l'intérim. Et l'intérim étant considéré comme un indicateur avancé de l'emploi, le chômage pourrait repartir à la hausse très rapidement. |