Points de vue sur l'actualité

Et de trois !

On défiscalise (...) les heures supplémentaires, on relance l'intéressement, on débloque les fonds de participation, (...) ; mais rien n'est envisagé pour encourager la politique salariale.

Fin septembre, si le Parlement adopte le projet de loi “ en faveur des revenus du travail ”, nous en serons au troisième texte voté en un an pour relancer le pouvoir d'achat… sans grand effets. Le gouvernement tourne autour du pot : après la loi pour “ le travail, l'emploi et le pouvoir d'achat ” de juillet 2007, après la loi “ pour le pouvoir d'achat ” de janvier 2008, le pouvoir d'achat des salariés continue inexorablement de baisser. La raison en est simple : aucune de ces lois n'évoque le salaire, pourtant premier revenu du travail. On défiscalise et on exonère de cotisations sociales les heures supplémentaires, on cherche à relancer l'intéressement, on débloque les fonds de participation, on réforme le mode de fixation du Smic – prélude à une future suppression du salaire minimum ? –, on crée le RSA, on allège la part patronale des cotisations sociales, on favorise la concurrence dans l'espoir de faire baisser les prix… autant de mesures qui tendent à exonérer les entreprises de leur responsabilité sociale ; mais rien n'est envisagé pour encourager la politique salariale ni dans le privé, où le gouvernement ne peut rien sauf à augmenter le Smic, ni même dans le public. La CFTC n'est pas opposée à la relance de l'intéressement et de la participation, mais cela ne doit pas se faire au détriment de la politique salariale. Pour éviter cette dérive, la CFTC propose qu'aucun accord d'intéressement ne puisse être négocié s'il n'est pas précédé d'un accord salarial qui remonte à moins de deux ans. C'est une des mesures que nous avons présentées aux ministres en charge du dossier et aux députés. C'est un des amendements que nous allons demander au gouvernement de porter. Pour la Confédération, être au service des salariés, c'est actionner tous les leviers à notre disposition à tous les niveaux : dans les entreprises, les branches, les bassins d'emploi, au plus près du terrain, dans les organismes paritaires, mais aussi dans les ministères et au Parlement. C'est en menant des actions différentes, mais complémentaires que nous ferons avancer les revendications des salariés.