Points de vue sur l'actualité

Wolters Kluwer : évaluation recalée

Le tribunal de grande instance de Nanterre vient de donner raison à l'intersyndicale de Wolters Kluwer dont la CFTC est partie prenante. Le groupe d'édition professionnelle qui regroupe les publications biens connues du milieu syndical Lamy ou autre Liaisons sociales a été condamné pour le mode d'évaluation de ses salariés qu'il voulait mettre en place. Le tribunal a jugée illicite cette démarche anglo-saxonne, intitulée "e-Valuation", qui se base sur des critères flous, loin d'objectifs concrets. Le communiqué de presse, signé par la CFTC et ses partenaires syndicaux, met l'accent sur “ un système complexe reposant sur les six valeurs du groupe Wolters Kluwer : le "focus client", la "création de valeur", l'"intégrité", le "travail en équipe", l'"innovation" et la "responsabilité" ”. Pour l'intersyndicale, ces valeurs sont trop subjectives. Ce sont le comité d'entreprise (CE) et le comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), soutenus par l'intersyndicale, qui ont lancé la procédure. Il existait en effet d'une part « un risque majeur pour la santé des salariés ” et d'autre part, de fortes présomptions “ que ce ne soit l'antichambre de licenciements ”, précise le communiqué. Pour la CFTC, comme pour les autres organisations syndicales, il eut été préférable de mettre en place pour les 1 200 salariés “ une évaluation centrée sur la réalité du travail, plutôt que sur des comportements "non professionnels" appréciés sur la base de valeurs totalement subjectives ”. La direction peut encore faire appel, mais il est sûr que désormais les entreprises y réfléchiront à deux fois avant de mettre en place ce genre d'évaluation.