Points de vue sur l'actualité

Éducation nationale : déshabiller Paul et déshabiller Pierre

Le malaise dans l'éducation nationale est grand. Les annonces faites par Xavier Darcos visant à payer des heures supplémentaires ne font pas oublier les suppressions de poste. Pour la CFTC de l'Éducation nationale, “ il eut été plus judicieux, face au nombre croissant d'élèves en difficulté, de jeunes sortant sans qualification, de profiter de la baisse démographique pour mettre en place, pendant le temps scolaire, des groupes de soutien encadrés par des enseignants. ” Mais face aux revendications syndicales, le gouvernement semble avoir privilégié de répondre aux conséquences plutôt qu'aux causes en mettant en place le service minimum d'accueil. Pour la fédération nationale des agents des collectivités territoriales (Fnact) CFTC, “ il s'agit d'une entrave à l'exercice du droit de grève, droit constitutionnel dont l'existence est un élément essentiel de garantie des libertés individuelles ”. Désormais, les enseignants devront respecter un préavis de treize jours, limiter la grève à une journée et se déclarer gréviste individuellement 48 heures à l'avance.

Cette disposition impose également un transfert de missions vers les collectivités territoriales en demandant à leurs personnels de se substituer à ceux de l'Éducation nationale. “ Les agents communaux se verront de fait privées de droit de grève lors des grèves inter-fonctions publiques ”, dénoncent les territoriaux CFTC. Qui ajoutent : “ Ce nouveau transfert de compétences de l'État vers les collectivités risque également d'exposer les agents territoriaux à certains risques liés à l'accueil de jeunes enfants. ”