Points de vue sur l'actualité

Le marché du travail s'assombrit

L'enquête de l'Insee sur le marché du travail en France en 2007 révèle un marché en demi-teinte : légère baisse du taux de chômage mais augmentation de la précarisation (intérim, stages, CDD). Si le taux de chômage a diminué en 2007, passant de 8,8% en 2006 à 8% (2,2 millions de chômeurs), des disparités persistent selon les tranches d'âge. Les entreprises recrutent peu les séniors (60,5 % des chômeurs de 50 ans et plus cherchent un emploi depuis plus d'un an) et les jeunes (19,3 % de chômage parmi les 15-24 ans). La durée moyenne du temps de travail réel hebdomadaire est de 41 heures, bien loin des 35 heures. Les cadres travaillent 44 heures par semaine et les techniciens 39 heures. Plus d'une personne sur deux travaille le samedi et une sur trois le dimanche. Et 17,2 % des salariés travaillent à temps partiel, principalement des femmes, déjà plus exposées au chômage. Et contrairement aux prévisions de créations d'emplois faites en 2007 par le gouvernement, plusieurs indicateurs prévoient une dégradation du marché du travail pour 2008. La crise économique devrait coûter des dizaines de milliers d'emplois. D'ailleurs, le nombre d'intérimaires diminue révélant les inquiétudes des entreprises. Les trois quarts des dirigeants de très petites entreprises sont pessimistes et seuls 10 % projettent une embauche selon le baromètre Fiducial-Ifop publié début août. La loi sur l'offre raisonnable d'emploi pour les chômeurs en vigueur cet automne les contraindra à accepter un emploi payé à hauteur de l'allocation de remplacement, même à deux heures de transport en commun aller-retour ou 60 km/jour. Mais quelle offre accepter quand il n'y a pas d'emploi ?