Points de vue sur l'actualité

Loi Boutin : les salariés, premières victimes

Christine Boutin a proposé aux partenaires sociaux un projet de réforme du 1% Logement qui s'inscrit dans le projet de loi dit de “ mobilisation pour le logement et la lutte contre l'exclusion ” qui contient une clause inacceptable pour la CFTC. Le projet oublie les salariés qui n'arrivent pas à se loger.

Quelque 800 millions d'euros de ponction en faveur de l'Agence nationale de rénovation urbaine (Anru) et de l'Agence nationale de l'habitat (Anah), rien pour les salariés qui n'arrivent pas à se loger. Cela représente 320 millions pour l'Anru, qui s'ajoutent au 450 millions que le 1% lui verse annuellement pour la rénovation des zones urbaines sensibles (ZUS) et 480 millions à l'Agence nationale de l'habitat pour la rénovation dans le secteur privé. La CFTC espère qu'elle pourra signer le plus rapidement possible l'accord national interprofessionnel, qui engage le 1% Logement à construire, en plus des 80 000 logements déjà prévus, 30 000 logements économiquement accessibles. La CFTC souhaite que l'ensemble des partenaires sociaux s'engage au travers d'un accord national interprofessionnel, c'est-à-dire d'un document qui dispose d'une reconnaissance juridique particulièrement forte depuis la loi de modernisation sociale. Face à un ukase gouvernemental qui, en ponctionnant lourdement les fonds du 1%, ne permet plus aux partenaires sociaux d'aider les salariés à se loger – surtout ceux qui ont besoin d'accéder à un premier ou à un nouveau logement – la CFTC choisit de financer par le 1% la construction chaque année de 30 000 logements supplémentaires. Il est évident que la confirmation du hold-up annoncé prouverait que le gouvernement se soucie plus de son budget et de l'aménagement de la ville qui lui incombe, que du logement des salariés.

Communiqué de presse du 24 juillet 2008.