Points de vue sur l'actualité

Pouvoir d'achat, acte III

C'est la troisième loi sur le pouvoir d'achat après la loi “ en faveur du travail, de l'emploi et du pouvoir d'achat ” (Tepa) du 21 août 2007, la loi “ pour le pouvoir d'achat ” du 8 février 2008. Pourtant la donne n'a pas vraiment changé : le porte-monnaie des salariés est toujours vide. Le gouvernement a présenté, le 1er juillet, un nouveau projet de loi “ en faveur des revenus du travail ”, pour avis devant la Commission nationale de la négociation collective. Quatre points sont abordés dans cette loi. La CFTC y a tout de suite repéré un point commun : toutes les mesures proposées dans le texte vont à l'encontre d'une vraie politique salariale en refusant de traiter la question du salaire stricto sensu. Nicolas Sarkozy promeut ensuite la relance de l'intéressement et de la participation. La CFTC a toujours été favorable à ces dispositifs dans la mesure où tous les salariés en profitent (y compris des PME-PMI-TPE). Pour la CFTC, le déblocage des fonds de la participation prévu dans le texte ne permet toutefois pas de relancer l'activité économique, car les fonds se reportent généralement sur des produits d'épargne de long terme (notamment l'assurance vie). Concernant la refonte du mode de fixation du Smic, troisième point de la loi, la CFTC est opposée à la création d'une “ commission du Smic ” composée d'experts chargés de se prononcer sur l'évolution du salaire minimum en fonction de critères purement économiques, sans tenir compte des critères sociaux. Enfin sur la conditionnalité des allègements de la part patronale des cotisations sociales, la CFTC propose qu'elle soit liée à la signature d'un accord et non pas seulement à l'ouverture de négociation sur les salaires – qui est d'ailleurs, dans le cadre de la NAO, obligatoire ! Et le Smic, cette année, – malgré deux revalorisations successives, uniquement dues à l'inflation – n'a encore pas reçu de coup de pouce du gouvernement. Le texte sera débattu à l'automne au Parlement.