Points de vue sur l'actualité

Un chômeur ne pourra plus être contraint, par une offre raisonnable d'emploi, d'interrompre une formation longue qualifiante

La CFTC est satisfaite que l'assemblée nationale ait adopté un des amendements qu'elle avait proposé aux députés pour proroger les durées d'indemnisation des demandeurs d'emplois en cas de formation.

Le projet de loi dit "droits et devoirs des demandeurs d'emploi" sera à nouveau examiné et très certainement adopté les 22 et 23 juillet prochain par l'Assemblée nationale. Une procédure d'urgence a été mise en œuvre pour éviter une navette avec le Sénat.

Depuis le début, la CFTC dénonce une loi qui stigmatise les chômeurs sans apporter de réelles solutions au problème dont ils sont victimes. Toutefois, afin d'essayer d'atténuer un projet de loi dont l'adoption ne fait pas de doute, elle a proposé des amendements à tous les députés.

L'un d'eux a été repris par deux groupes parlementaires et a fait l'objet d'un consensus lors du vote. Il met fin au paradoxe de la situation d'un demandeur d'emploi en formation qui aurait du accepter "une offre raisonnable d'emploi" malgré sa situation. Grâce à cet amendement, un demandeur d'emploi aura la possibilité de construire un projet personnel en se formant sans être soumis aux délais qu'imposera la Loi. Les durées au-delà desquelles un chômeur aurait notamment du voir ses prétentions salariales à la baisse et perdre son indemnisation seront prorogées du temps de la formation.

La CFTC avait souligné le paradoxe qui existait entre la volonté affiché par le gouvernement de renforcer l'employabilité des demandeurs d'emplois via la formation et l'incitation faite à ces derniers d'accepter une offre raisonnable d'emploi et donc de reprendre une activité dans des délais très courts. Pour la CFTC une telle disposition était en contradiction avec l'accompagnement personnalisé par une personne "référente" qui peut conduire un demandeur d'emploi à entrer dans un parcours d'orientation et de formation de longue durée