Points de vue sur l'actualité

Laissons les salariés choisir !

Serions-nous mieux informés s'il n'y avait que deux journaux, notre démocratie serait-elle plus efficace si seuls deux partis avaient droit au chapitre ?

Avec le projet de loi sur la représentativité, les pouvoirs publics remettent en cause le pluralisme syndical dans les entreprises et, à terme, l'existence même de plusieurs confédérations syndicales dont la CFTC. Constructive et exigeante, la CFTC a toujours été un acteur majeur de la négociation.

Parfois cela l'a conduit à signer comme sur la réforme du marché du travail, contrairement à la CGT qui refuse de s'engager et de décliner sur le terrain les nouveaux acquis.

Parfois elle s'y refuse comme en 2003 pour la réforme des retraites, contrairement à la CFDT qui, pour une image de “ leader des syndicats réformistes ” a vendu aux salariés des améliorations (pénibilité) qui, cinq ans plus tard, n'ont pas abouti !

On nous dit que réduit à deux organisations, le syndicalisme français sera plus efficace, les adhérents plus nombreux et les salariés mieux défendus. Serions-nous mieux informés s'il n'y avait que deux journaux, notre démocratie politique serait-elle plus efficace si seuls deux partis avaient droit au chapitre ? C'est la diversité qui crée l'adhésion, pas l'uniformité. À l'heure où l'on prône la liberté d'entreprendre, où l'on favorise la concurrence, il est paradoxal de tout mettre en œuvre pour limiter la liberté de se syndiquer. Imaginer que les adhérents des syndicats actuels rejoindront les organisations restantes, c'est faire preuve de naïveté. Pour ces raisons, la CFTC a refusé de signer une “ position commune ” qui contient en germe la fin de nombreux acquis sociaux. La loi Fillon de 2004 a permis d'entamer le fait que des accords d'entreprise ne pouvaient être que plus favorables aux conventions collectives, elles mêmes meilleures que la loi.

La loi Bertrand sur le dialogue social, va désormais permettre aux entreprises de faire leur propre loi, comme le patronat le demande depuis longtemps mais cette fois-ci avec la bénédiction de la CGT et de la CFDT.

La CFTC ne peut se satisfaire d'une telle instrumentalisation des syndicats et continuera à défendre un syndicalisme soucieux du seul intérêt des travailleurs.