Points de vue sur l'actualité

Auchan de déshonneur

La journée de solidarité n'en finit pas de faire débat. Auchan l'illustre bien. Ses salariés, emmenés par la CFTC rejointe par les autres syndicats, ont fait grève le 2 juillet pour dénoncer la position de leur direction. Par principe, la CFTC est opposée à ce travail gratuit qui ne met à contribution que les salariés. Les militants d'Auchan ont donc proposé une solution alternative déjà acceptée par des sociétés de la famille Mulliez comme Leroy Merlin, Banque Accord ou Atac. “ Toutes les organisations syndicales étaient d'accord pour que cette journée puisse être récupérée sur un " compteur" comptabilisant les micro-variations ou les modulations d'horaires ”, explique Bruno Delaye, délégué syndical central CFTC. Peine perdue pour les militants CFTC qui devront travailler pendant un jour férié, certains dès le 14 juillet. “ Cette position est inacceptable, tempête le délégué CFTC, d'abord parce qu'elle remet en cause la notion du volontariat pour le travail d'un jour férié, ensuite parce que la direction profite de cette journée dite de solidarité pour effectuer une ouverture d'un jour férié à moindre coût. ” Non seulement le salarié qui travaillera lors de cette journée effectuera gratuitement sept heures de travail, mais il ne percevra pas non plus la majoration pour travail d'un jour férié. La CFTC d'Auchan a donc initié une pétition et a appelé à un arrêt de travail d'une heure, le 2 juillet entre 10 et 11 heures, précisant qu'il “ s'agit, pour l'instant, d'un avertissement ”. Majoritaire, la CFTC d'Auchan a réussi sa mobilisation sur l'ensemble du territoire français. La réaction de la direction ne devrait pas tarder…