Points de vue sur l'actualité

Coup de gueule

N'ayant pas pu aller au fond des choses, on est obligé de remettre, sans cesse, l'ouvrage sur le métier.

Y' en a marre ! Marre de la multiplication des réformes qui organisent la régression sociale ! Marre de ces négociations encadrées où les marges de manœuvre des négociateurs sont réduites à néant ! Marre des délais imposés qui ne nous permettent pas d'aborder les sujets en profondeur ! Marre des textes de loi mal ficelés et des lois votées mais jamais appliquées ! Marre des mesures gouvernementales qui ne sont jamais évaluées ! Marre que les salariés soient seuls à être sollicités, notamment à travers le passage à 41 annuités de cotisation, pour combler le déficit de la Sécurité sociale, alors que, dans le même temps, les entreprises bénéficient d'allégement de cotisations ! Qu'on me comprenne bien ! Je ne suis pas en train de remettre en cause les fondements même du syndicalisme CFTC que sont le dialogue, la négociation, l'écoute, la construction sociale... Je m'insurge contre la tendance - qui n'est pas récente, mais qui s'est accentuée ces derniers temps - à dénaturer la négociation, à ériger des obstacles à un dialogue sociale de qualité et à vouloir tout changer très vite dans un semblant de concertation. Résultat : n'ayant pas pu aller au fond des choses, on est obligé de remettre, sans cesse, l'ouvrage sur le métier.

Ainsi en est-il de la réforme des retraites. Si, en 2003, on avait davantage écouté la CFTC, si on avait davantage tenu compte de nos revendications sur les carrières longues, la pénibilité des métiers, l'emploi des seniors, l'élargissement de l'assiette de cotisation, nous ne serions pas, aujourd'hui, contraints de tout recommencer. Or, par sa signature hâtive, la CFDT, complice du gouvernement de l'époque, a empêché d'aboutir à une position viable.

La position de la CFTC est donc on ne peut plus claire : tant qu'aucune suite ne sera donnée à nos revendications, la CFTC refusera le passage aux 41 ans de cotisation.