Points de vue sur l'actualité

Caisse d'Épargne : crise et méprise

La crise des subprimes continue à hanter les conseils d'administration des banques françaises. Son bénéfice divisé par trois, le Crédit Agricole a annoncé un plan de rigueur qui sera détaillé en septembre avec son lot de mauvaises surprises sociales. La plupart des banques françaises aujourd'hui ont décidé de se recentrer sur leur métier de base, délaissant les opérations plus risquées. Revirement qu'aurait dû accomplir beaucoup plus tôt le groupe Caisse d'Épargne. Celui-ci a annoncé le 10 mai dernier la suppression de 4 500 postes d'ici 2012. "Les salariés des Caisses d'Épargne font les frais de la folie des grandeurs de leur président", estime Richard Chanel, président du syndicat national CFTC de la Caisse d'Épargne. Pour la CFTC, il ne faut pas trouver les seules réponses à la situation du groupe dans la crise bancaire mondiale et la banalisation du Livret A. " Charles Milhaud, le patron des Caisses d'Épargne, s'est lancé dans une course effrénée à une croissance externe dangereuse pour le Groupe, et pour les salariés, blâme Richard Chanel. En créant Natixis avec les banques populaires, il espérait augmenter ses profits, mais la crise des subprimes américaine a coûté aux deux banques plus d'un milliard d'euros, " Ce sont ces choix stratégiques que remet en cause la CFTC, qui dénonce la " pression intolérable " subie par le personnel des deux banques pour vendre les actions Natixis à ses clients. Il convient aujourd'hui d'aller de l'avant, ce que demande Richard Chanel. " Mais, condamne-t-il, ce M. Milhaud, adepte du dialogue social Zéro, refuse l'ouverture de toute négociation qui aboutirait à améliorer le sort des 52 000 salariés du groupe."