Points de vue sur l'actualité

Seniors : les entreprises ont des devoirs

Au ministère des Finances, lors du premier groupe de travail sur l'emploi des seniors le 14 mai les conseillers des Ministres Bertrand et Wauquiez ont proposé à la CFTC une gestion active des âges au sein des entreprises, pour prolonger l'activité des seniors au-delà de 60 ans, ou pour favoriser leur reprise d'activité. Concernant, les éventuelles sanctions des entreprises qui ne joueraient pas le jeu de l'emploi des seniors, ils lui ont proposé d'adopter des mesures lors de la signature d'un accord négocié ou lors de la mise en application de cet accord. Pour la CFTC, à l'heure où l'on fait supporter l'amélioration du financement de la retraite par répartition aux seuls salariés au travers de l'allongement de la durée de cotisation de 40 ans à 41 ans, l'heure n'est plus à se satisfaire de simples engagements des entreprises. Ces mêmes entreprises, qui hier déclaraient que le taux d'emploi s'améliorerait avec la suppression de la contribution Delalande, déclarent aujourd'hui que c'est le recul de l'âge de la retraite à 62 voire 63 ans qui permettra d'améliorer le taux d'emploi des seniors. Cela suffit. Les entreprises comme les salariés ont des droits et des devoirs. La CFTC exige que dès 2010, si le taux d'emploi des seniors ne s'est pas amélioré il y ait une augmentation des cotisations retraite des employeurs. Ces cotisations seraient destinées à faire en sorte que ce ne soit pas les salariés qui fassent les frais de la politique de gestion des entreprises. Pour la CFTC, la solution réside par ailleurs dans le développement de la formation et la progression de carrière sur toute la vie professionnelle, afin de développer l'adaptation des salariés à l'environnement. L'enjeu de 2008 est d'assurer le financement de la retraite par répartition, notamment par l'amélioration du taux d'emploi des salariés sur toute la vie professionnelle. La CFTC est fermement opposée à un conditionnement du versement de l'indemnité de départ en retraite, à l'obtention d'un taux plein. Elle refuse une telle mesure qu'elle associe à une double peine. Les salariés sont inquiets. Demain, se demandent-ils, jusqu'à quel âge va-t-on leur demander de travailler pour assurer la solidarité intergénérationnelle, alors que rien n'est fait pour améliorer leurs conditions de travail ou réduire leur pénibilité ? (...)

Communiqué de presse du 15 mai 2008.