Points de vue sur l'actualité

Mieux que survivre

Regardez autour de vous, interrogez vos proches, vos enfants, vos amis... et vous verrez que nous avons raison.

Tout le monde - à l'exception du patronat et de nos dirigeants politiques - le reconnaît, aujourd'hui, il est impossible de vivre avec le Smic pour seul revenu... Avec à peine plus de 1 000 euros nets par mois, on ne vit pas, on survit, on vivote, on se débrouille... Alors imaginez avec un RMI, le minimum vieillesse ou le RSA. C'est pour cela que, à la CFTC, nous avons calculé le montant de ce que nous qualifions de "Juste salaire", c'est-à-dire le salaire qui permet à un travailleur et à sa famille de vivre en assurant à la fois le minimum vital (nourriture, logement, habillement, santé), mais aussi la possibilité d'accéder à un minimum de biens culturels nécessaires pour relever les défis de la société française de ce début de XXIème siècle et de se constituer une épargne. Ce juste salaire devrait s'élever à 3 300 euros nets pour une famille composée de deux adultes et de deux enfants habitants dans la banlieue d'une grande ville. On est loin du compte ; on est loin de la proposition - que tout le monde trouvait osée, à l'époque - d'une certaine candidate à l'élection présidentielle qui revendiquait un Smic à 1 500 euros... dans cinq ans. Notre chiffrage concerne, certes, une famille fictive, mais il est corroboré par de nombreux reportages ou enquêtes consacrés à des familles réelles dans les médias. Ce chiffre vous parait élevé ? Regardez autour de vous, interrogez vos proches, vos enfants, vos amis... et vous verrez que nous avons raison. Ce chiffre vous paraît toujours élevé ? Comparez-le au revenu des grands patrons du CAC 40 ou aux dividendes versés aux fonds de pensions. Il est urgent que les pouvoirs publics s'inquiètent d'un tel déséquilibre qui va grandissant pour éviter que la colère monte. Certes, nous ne parviendrons pas, du jour au lendemain, à rétablir l'équilibre en faveur des salariés, mais si nos dirigeants pouvaient prendre conscience que l'heure est grave, nous aurions gagné. C'est pour cette raison que Jacques Voisin - au nom de la CFTC - a adressé au président de la République une lettre ouverte pour qu'il respecte son engagement pris en janvier de rétablir un juste équilibre dans le partage des bénéfices des entreprises.