Points de vue sur l'actualité

Services à la personne : tout reste à faire en matière sociale !

Le secrétaire d'État à l'Emploi est monté au créneau pour défendre les services à la personne et les créations d'emploi du secteur. L'Observatoire français des conjonctures économiques jugeait, quelques jours plus tôt, surestimés les chiffres de l'Agence nationale des services à la personne (ANSP). La CFTC constate effectivement que le nombre d'emplois créés dans le secteur n'est pas à la hauteur des espérances. Depuis 2005,121 000 équivalents temps plein ont été créés. On est donc loin des 500 000 escomptés. Les emplois de services à la personne ne décollent pas car la demande est insuffisante. Le problème de pouvoir d'achat, y est pour beaucoup, et ce type d'emplois est insuffisamment attractif. Ces emplois sont très souvent des emplois multi-employeurs avec des conditions précaires (temps partiels subis, absence de suivi médical, couverture sociale insuffisante en dessous de 200 heures par trimestre, retraites dérisoires...). Leurs rémunérations sont très basses pour des travaux usants physiquement et moralement. Pour les assistants maternels, le brut minimum est 0,281 fois le Smic par heure ! Le salaire minimal brut conventionnel des salariés des particuliers-employeurs comme des associations est aligné sur le Smic. Et en cas de non paiement des salaires, il n'y a pas de fonds d'indemnisation. Par ailleurs, les recours pour paiement de salaires sont très onéreux alors que ces salariés ne sont pas bien payés. La formation professionnelle fait défaut. Enfin, ces salariés ne sont pas perçus comme de vrais salariés a cause des moyens censés faciliter la vie des employeurs particuliers (CESU, Pajemploi, mandat) qui exemptent pour certains d'accomplir des formalités essentielles pour un salarié (bulletin de salaire, contrat de travail). Les litiges sont de plus difficiles à résoudre à cause de lacunes flagrantes au niveau des CESU et attestations Paje (absences de mentions essentielles). Il y a un problème évident de défense et de représentation des intérêts des salariés et des assistants maternels du particulier employeur : il n'existe pas de droit syndical comme pour les salariés en entreprise ou association. Résultat : les salariés déchantent et s'en vont. Tout reste encore à faire en matière sociale sur ces emplois.

C'est dit : De manière générale, la CFTC constate le manque flagrant d'information sur les instruments mis en place pour les employeurs. Ce qui contribue encore un peu plus à l'isolement des salariés de leur travail. Elle constate que la communication du gouvernement ne se fait que sur l'aspect " créateur d'emploi et de croissance ", tout le reste étant occulté.