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Retraite : le ministre va-t-il battre en retraite ?

L'interrogation demeure. Xavier Bertrand dit vouloir poursuivre la réforme du régime des retraites et le dialogue avec les partenaires sociaux. Mais la question centrale reste posée. La CFTC demande une remise à plat du financement du système de retraite par répartition afin d'envisager d'autres pistes que l'allongement de la durée de cotisation. D'autres voies doivent être étudiées : cotisations sur les stocks options et les golden parachutes ou encore, dans certaines conditions à négocier, sur l'intéressement et la participation avec comme contrepartie de faire entrer leurs montants dans le calcul des pensions de retraite. La CFTC considère que l'amélioration du financement du système de retraite dépend majoritairement du taux d'emploi des salariés. Il est indispensable que la seconde partie de carrière des salariés, c'est-à-dire au moment où ils deviennent seniors, soit organisée notamment par de la formation qualifiante dans les entreprises. Car tant que les entreprises refuseront de conserver les seniors dans leurs effectifs, leur taux d'emploi sera toujours aussi bas (38 %). Concernant le cumul emploi-retraite prôné par le patronat et le gouvernement, il s'agit plus d'un artifice pour compléter des retraites insuffisantes qu'une solution à la hauteur des enjeux. Aujourd'hui, le véritable enjeu n'est pas de donner du travail aux retraités, mais de contraindre les entreprises à donner du travail aux seniors de plus de 50 ans pour qu'ils puissent se constituer une retraite pleine. La CFTC rencontrera le ministre pour lui faire des propositions sur le prise en compte de la pénibilité, sur l'emploi des seniors, sur le financement du régime, mais aussi particulièrement sur les petites retraites.

C'est dit : "Le document présenté le gouvernement sert plus à faire avaler la couleuvre (de l'allongement de la durée de cotisation] qu'à poser les bonnes questions. C'est la question du financement des retraites, de la protection sociale, et de la solidarité qui est posée. Pourquoi ne la pose-t-on pas ? "