Points de vue sur l'actualité

Les 35 heures doivent rester la règle

Profitant de la transcription dans la loi de la " position commune " (que la CFTC n'a pas signée) sur la représentativité syndicale et le développement du dialogue social, la majorité tente à nouveau de pilonner les 35 heures. Qui plus est à l'occasion de leur dixième anniversaire.

Xavier Bertrand, a rassuré tout le monde et mis fin à la cacophonie du clan UMP. Il n'y aura ni démantèlement des 35 heures ni suppression de la durée légale du travail. La CFTC souhaite que soit maintenu ce dernier principe qui permet le déclenchement et le paiement des heures supplémentaires pour tous et de bénéficier dès la 36e heure de travail d'un complément de rémunération. La remise en cause de cette réglementation pourrait constituer une source d'inégalités entre les salariés dans les entreprises. Avec les accords dérogatoires prévus dans la loi Fillon de 2004, il est toutefois possible de déroger à la durée légale existante. Et ces dérogations pourraient se multiplier dans le cadre de la transposition de la position commune relative au développement du dialogue social. Cette dernière ouvre, en effet, la possibilité que cette dérogation puisse devenir la règle - satisfaisant ainsi la revendication patronale d'une flexibilité accrue. Des négociations, entreprise par entreprise, voire de gré à gré entre employeurs et salariés - c'est-à-dire là où le pouvoir est le plus en défaveur des travailleurs -, pourraient ainsi devenir sources de disparités, aussi bien salariales qu'en termes de conditions de travail. Un nouveau projet de loi, annoncé pour 2009, vise à apporter plus de souplesse au dispositif des heures supplémentaires. Cela ne répond pas entièrement à l'amélioration de la question du temps de travail : la plupart des créations d'emploi se faisant sur la base d'un temps partiel. Une réflexion préalable doit nécessairement s'engager.