Points de vue sur l'actualitéIndemnisation des chômeurs : la méthode est très discutableLe gouvernement a décidé de se mêler des règles d'indemnisation du chômage en proposant une nouvelle définition de l'offre valable d'emploi, devenue " offre raisonnable d'emploi ". Il semble privilégier l'accompagnement des demandeurs d'emploi vers la sortie des listes et non vers la sortie du chômage. La CFTC ne veut pas de cet accompagnement-là ! Le sujet était au cœur des discussions de la conférence tripartite État-patronat-organisations syndicales sur l'assurance-chômage, le 6 mai dernier. Le gouvernement tente un passage en force, alors que la renégociation de la nouvelle convention assurance-chômage 2009-2012 n'a pas démarré et incombe aux partenaires sociaux. Le gouvernement fixe ses règles : au bout de trois mois de recherche d'emploi et après deux refus, les sanctions financières tombent et s'aggravent au fil des mois. Dans la foulée, un projet de loi est annoncé avant l'été. Il se traduirait par des décrets complétant - renforçant plutôt - les dispositifs déjà existants relatifs aux sanctions financières. La manière dont est piloté le dossier par Christine Lagarde et Laurent Wauquiez frise l'ingérence. La CFTC a répété qu'elle est fermement opposée à toute obligation pour le demandeur d'emploi d'accepter dans de telles conditions une offre d'emploi. Elle a aussi relevé une contradiction dans le projet gouvernemental. Ce dernier déclare vouloir donner les moyens aux demandeurs d'emploi de renforcer leur employabilité via la formation. Et dans le même temps " l'offre raisonnable d'emploi " incite les salariés à reprendre le plus rapidement un poste. La CFTC a amené le gouvernement à clarifier sa position : le " compte-à-rebours " amenant le demandeur d'emploi à accepter des offres d'emploi moins bien rémunérées serait déclenché à l'issue d'une éventuelle formation qualifiante ou de reconversion, et non pas lors son inscription en tant que demandeur d'emploi. Une concession importante tout de même. |