Points de vue sur l'actualité

DMC : fin de bobine

L'annonce est tombée le 5 mai 2008 après plusieurs semaines tendues. Le groupe textile DMC a été placé en redressement judiciaire. L'affaire traînait depuis le 15 janvier, date d'un comité central d'entreprise où 208 suppressions d'emploi avaient été annoncées. La décision laisse suspendu le plan social, mais le mal est profond. La situation de l'entreprise textile, l'un des fleurons français, est préoccupante depuis une quinzaine d'années. Après avoir pris connaissance de la mise en redressement judiciaire, Graziella Stefana, secrétaire CFTC du comité de groupe s'est déclarée rassurée. " Cela permet aux salariés de respirer un petit peu, a-t-elle expliqué, mais ce n'est pas terminé. J'espère que le délai sera reconduit pour douze mois." En effet, si l'on peut craindre de nouveaux licenciements, l'activité peut continuer pour les différents pôles du groupe et une grande partie des 1 150 salariés. L'espoir est permis, sauf pour l'usine de Colmar dans le Haut-Rhin qui semble bel et bien vouée à la fermeture. La production de fils, seule branche bénéficiaire du groupe dispose de six mois pour se remettre à flot. La production de tissus aura trois mois, et les magasins Loisirs et Créations, deux. Pour ces deux dernières entités, la bonne nouvelle aura été de courte durée et laisse place à l'inquiétude. Si la situation n'est pas redressée, les prévisions pourraient être largement dépassées. " La direction n'a prévu que des licenciements secs, rappelait Graziella Stefana au lendemain de l'annonce du plan en janvier. La moyenne d'âge des salariés est élevée, et il y a beaucoup de femmes. Le retour à l'emploi sera difficile si nous n'obtenons pas une dérogation au moins pour les préretraites. " La CFTC dispose de quelques mois pour négocier.