Points de vue sur l'actualité

Coca-Cola : soif de pouvoir d'achat

Après le " zéro calories ", Coca-Cola s'est essayé au " zéro avancée sociale ". Du 17 au 30 avril, plusieurs sites étaient en grève pour un meilleur pouvoir d'achat. " Tout a commencé avec Marseille, raconte Claude Marcq, délégué syndical CFTC sur le site de Dunkerque. Ils ont obtenu une augmentation de 80 euros ". Arguant que l'arrivée du TGV sur la cité phocéenne a créé une envolée des prix de l'immobilier, les salariés de Coca-Cola ont décroché cette avancée après une courte grève. " Nous avons dit à la direction qu'il n'y avait pas de raison qu'à Dunkerque nous n'ayons pas la même augmentation, explique Claude Marcq. Nous avons aussi le TGV et le tunnel sous la manche, et l'immobilier grimpe à cause des investisseurs anglais sur la côte d'Opale. Le pouvoir d'achat baisse. En plus, notre site a réalisé plus de 47 millions d'euros de bénéfices l'an passé et 30 millions ont été reversés aux actionnaires. " L'intersyndicale dunkerquoise a informé tous les médias locaux et régionaux et organisé une photo avec les familles des salariés. " Nous avons voulu marquer le coup après l'envoi de deux courriers par la direction, précise Claude Marcq, dont l'un menaçait implicitement les salariés de licenciement. " II faut dire que la mobilisation fonctionnait. En dehors de la soixantaine de cadres dont peu sont grévistes, 220 des 240 autres salariés campaient à l'extérieur du site. Après un épisode au tribunal pour une question de blocage de grilles, la direction a finalement accepté de reprendre le dialogue. Les salariés ont obtenu une augmentation salariale de 3,9%, une hausse de l'intéressement, une majoration de 4% de l'ancienneté ainsi qu'une rallonge au comité d'entreprise.