Points de vue sur l'actualité

L'Oréal : " nous aussi nous le valons bien "

" Le dialogue social n'existe plus chez L'Oréal et ce, depuis fort longtemps ", confie Éric Jourdain, coordinateur et président du syndical national CFTC de l'Oréal Cosmétique. L'entreprise, leader mondial de l'industrie cosmétique, va très bien. Ses très bons résultats en 2007 le prouvent. Pourtant, depuis 2004, les salariés n'ont pas eu d'augmentation générale et leur pouvoir d'achat a même baissé. Le salaire mensuel à l'embauche est de 1 200 euros net, pour une opératrice de ligne. Aussi, début février 2008, à l'initiative de la CFTC, une grève de 24 heures a été déclenchée sur trois sites de production. Pour montrer la détermination de l'ensemble des 12 000 salariés, l'intersyndicale dont la CFTC fait partie appelait à un débrayage tous les sites de France le 18 février, veille de la deuxième séance de négociations annuelles obligatoires sur les salaires. Leurs revendications portent sur une revalorisation annuelle et systématique de tous les salaires (et non pas de la rémunération globale qui englobe les primes d'ancienneté et l'intéressement aléatoire) par des augmentations générales basées au minimum sur l'inflation. Un rattrapage de 9% est également demandé " pour compenser les pertes de revenu depuis trois ans " ainsi que l'instauration d'un treizième mois de salaire. La direction propose d'accorder à chaque salarié une prime annuelle brute de 250 euros sur le salaire de mars 2008 (et une augmentation générale de 21 euros brut mensuel dès janvier 2009). L'intersyndicale décidera le 26 février des suites du mouvement. Entre temps, les élus CFTC demanderont aux salariés leur ressenti.