Points de vue sur l'actualité

Intervention du Président de la République : les principales réactions de la CFTC

Près d'un an après sa prise de fonction, le président de la République s'est essayé à une interview télévisée un peu différente de l'habituelle. Seuls 36 % des Français ont été conquis par son intervention du 24 avril dernier (sondage CSA). Retraites, chômage, mesures en faveur du pouvoir d'achat... les réactions de la CFTC sur les principaux sujets économiques et sociaux.

La CFTC s'est demandée, sur le dossier des retraites, et à quelques jours de la rencontre avec Xavier Bertrand le 28 avril, quel enjeu sous-tendait ce rendez-vous, puisqu'il semblait déjà que les jeux étaient faits, le président de la République ayant déclaré dans son discours que l'allongement de la durée de cotisation à 41 ans, résultant de la signature en 2003 par deux organisations syndicales du relevé des conclusions, s'appliquerait automatiquement. La CFTC avait vu juste. (...) Quant à la lutte contre le chômage détaillée le 24 avril par Nicolas Sarkozy, la CFTC a rappelé qu'elle considère que la loi de janvier 2007 donne le droit aux partenaires sociaux de dessiner l'offre valable d'emploi. Elle a pris au mot le président de la République lorsqu'il a déclaré que le gouvernement retranscrirait les accords négociés par les partenaires sociaux. Elle demande donc que les pouvoirs publics laissent les partenaires sociaux négocier sur ce sujet ! Pour la CFTC, c'est un manque de pragmatisme de proposer une seule définition de l'offre valable d'emploi pour l'ensemble des demandeurs d'emploi qui vivent des situations très différentes. L'offre valable d'emploi n'est pas la panacée. Telle qu'elle a été présentée par les pouvoirs publics, elle ne laisse plus de place à un accompagnement du service public de l'emploi, à des formations qualifiantes ou de reconversion. Et in fine, l'importance qu'elle a acquis laisse sous-entendre que c'est parce que les chômeurs sont paresseux qu'ils ne retrouvent pas de travail, alors que c'est tout simplement parce qu'on ne leur propose pas d'offre d'emploi ou qu'on leur fait des offres inadaptées à leurs qualifications. Enfin, la CFTC est tout à fait satisfaite de constater que le président de la République veut développer l'intéressement et la participation - 1/3 des résultats de entreprises pour les salariés, c'est une proposition qu'elle fait depuis plus de 15 ans -, mais elle signale que ces deux dispositifs ne doivent pas se substituer à une politique salariale.