Points de vue sur l'actualité

Prévenir les TMS et assurer leur suivi

Plus de 20 000 nouveaux salariés chaque année souffrent de troubles musculo-squelettiques (TMS). Première cause de maladie professionnelle en France, ces troubles liés à des sollicitations fortes des muscles, des tendons ou des nerfs, rendent nos conditions de travail difficiles, douloureuses, et entraînent parfois certains handicaps à vie. Une campagne nationale de sensibilisation vient de démarrer. Quelque 32 500 maladies professionnelles causées par des TMS ont été indemnisées en 2006, soit une croissance d'environ 20 % par an depuis dix ans. Ce qui correspond à 7 millions de journées de travail perdues ou l'équivalent de 710 millions d'euros. Les conséquences des TMS sont visibles pour les entreprises en termes de perte de productivité, d'absentéisme, ou bien encore de difficultés de recrutement et de reclassement des salariés malades. La prévention de ce trouble s'impose donc comme un véritable enjeu de santé publique et les entreprises doivent aussi se saisir du problème. Aujourd'hui, seule la Commission des accidents du travail et des maladies professionnelles (AT-MP) de la Caisse nationale d'Assurance maladie des travailleurs salariés (Cnamts), dans un texte de 2002, recommande la mise en œuvre de bonnes pratiques en entreprise pour la maîtrise des risques professionnels. Lors de la conférence sociale qui s'est tenue le 4 octobre 2007, une campagne nationale de sensibilisation aux TMS sur trois ans a été décidée pour mobiliser salariés, employeurs, médecins du travail... Le 9 avril une campagne médiatique a été lancée sous la signature : " Les TMS : parlons-en pour les faire reculer". Une telle campagne ne suffira pas à enrayer seule le développement continu des TMS : la mise en œuvre d'une politique de prévention est donc impérative. La CFTC demande la mise en place d'un suivi médico-professionnel tout au long de la vie, et la traçabilité des expositions aux risques professionnels et aux pénibilités. Ces troubles résultant directement de l'organisation actuelle du travail : cycles de travail de plus en plus courts, pression nerveuse exercée sur les salariés croissante..., il est donc urgent d'agir.