Points de vue sur l'actualité

Pâle Alto

C'est la saison du pouvoir d'achat. Tout le monde en parle et beaucoup en souffrent. Et les mobilisations de toutes formes se succèdent. La CFTC de l'entreprise de transport urbain " Alto " à Alençon a choisi le poil à gratter. Plutôt que de partir dans une grève dure qui mobilise un temps avant d'essouffler les salariés et qui pèse lourd à la fin du mois, elle a préféré proposer des actions ciblées, particulièrement efficaces. En cause, une politique salariale timorée qui a pour résultat une différence de 17 % par rapport aux chauffeurs de bus de Caen, toute proche. La CFTC réclamait donc un rattrapage ainsi que le versement d'une prime pérenne de 150 euros. Pour donner du poids à ces revendications, les conducteurs commençaient leur journée par une heure de débrayage, et ce du lundi au vendredi, du 3 mars au 2 avril. Les salariés grévistes ne perdaient ainsi que 10 euros par jour tout en paralysant le transport urbain de 7 heures à 8 heures, une heure de pointe. Bernard Morlier, délégué syndical CFTC, n'a eu de cesse, de vouloir négocier avec la direction, notamment avec la médiation de l'inspection du travail. "Je suis déçu que cela ce soit passé de cette façon, explique-t-il. C'est la première fois qu'il y a un conflit aussi dur ici. Mais la direction semblait toujours vouloir revenir en arrière dès qu'un accord était proche."Au final, le délégué syndical CFTC a obtenu une augmentation des salaires de 2,4 %, une prime exceptionnelle de 250 euros et une autre, pérenne, de 100 euros pour les années à venir. Un résultat probant, sans casse !