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Négociation représentativité : l'objectif de développer le dialogue social ne sera pas atteint

Le dernier round a-t-il sonné ? Les 9 et 10 avril, les partenaires sociaux se sont retrouvés à la table des négociations pour deux ultimes séances. La dernière mouture du texte propose de faire de l'audience aux élections professionnelles la clef de voûte des relations sociales dans les entreprises. La barre est fixée à 8% dans les branches. Un Conseil confédéral exceptionnel a lieu ce jeudi 17 avril pour se prononcer sur l'opportunité de signer ou non. Pendant toute la durée de la négociation, l'action de la CFTC a permis d'éteindre la majorité des remises en cause des droits des salariés. Les salariés n'ont que peu d'avancées à attendre de la mise en œuvre de cet accord, qui n'en est pas un, puisqu'il a pris la forme d'une simple " position commune ". La CFTC regrette qu'en dépit de ses propositions (non retenues) ou de celles de l'UPA, le texte ne prend pas davantage en compte l'expression et les préoccupations des salariés des petites entreprises, qui sont une fois encore négligées. Plus largement, on peut craindre qu'à moyen terme, le dialogue social ne soit fragilisé par la remise en cause du pluralisme syndical, auquel les salariés ont montré leur attachement. De nombreux points inquiétants émaillent ce texte. Bien des salariés exerçant la fonction de délégué syndical risquent, en effet, de voir leur mandat disparaître, ce qui en ferait les victimes collatérales de cette négociation. La CFTC a obtenu que la capacité des organisations syndicales à implanter de nouvelles sections ou à présenter des listes aux élections professionnelles dans les entreprises soit garantie, alors que le risque était réel de voir ces libertés amputées. Ce n'est qu'en fin de négociation que la CFTC a réussi à arracher un seuil minimal d'audience au niveau des branches de 8 %, ce qui lui permettra de continuer à mener son syndicalisme constructif au profit des salariés tel qu'elle l'a toujours fait. En tout état de cause, le Conseil confédéral, seul à même d'apprécier l'ensemble des conséquences de ce texte, se réunit ce jeudi 17 avril pour se prononcer sur cette éventuelle signature.