Points de vue sur l'actualité

Retraites, offre valable d'emploi et intéressement : les retombées du discours de Nicolas Sarkozy

Suite à l'interview de Nicolas Sarkozy, plusieurs sujets méritent réactions et éclaircissements.

Premièrement, la CFTC se demande quel enjeu sous-tend sa visite à Xavier Bertrand à propos des retraites puisqu'il semble que les jeux soient faits. Le Président de la République a en effet déclaré hier que l'allongement de la durée de cotisation à 41 ans, résultant de la signature en 2003 par deux organisations syndicales du relevé des conclusions, s'appliquerait automatiquement.

La CFTC rappelle qu'elle n'a pas signé le relevé de conclusion de 2003 et qu'elle veut que les engagements pris par les signataires soient respectés, c'est-à-dire que les négociations sur la pénibilité aboutissent. Elle est persuadée que l'allongement de la durée de cotisation à 41 ans serait quasi inopérant avec un taux d'emploi des seniors à 38% comme c'est le cas actuellement. Cet allongement  se traduirait par une détérioration du niveau des retraites pour toutes les personnes qui n'auraient plus la possibilité de percevoir une retraite complète. Allonger la durée de cotisation, ce serait faire baisser les retraites sans le dire. La CFTC est opposée à cette solution.

Au sujet de la lutte contre le chômage mentionnée par Nicolas Sarkozy, la CFTC considère que la loi de janvier 2007 donne le droit aux partenaires sociaux de dessiner l'offre valable d'emploi. Elle a pris au mot le président de la République lorsqu'il a déclaré que le gouvernement retranscrirait les accords négociés par les partenaires sociaux. Elle demande donc que les Pouvoirs Publics laissent les partenaires sociaux négocier sur ce sujet ! Elle considère que c'est un manque de pragmatisme de proposer une seule définition de l'offre valable d'emploi pour l'ensemble des demandeurs d'emploi qui vivent des situations très différentes. L'offre valable d'emploi n'est pas la panacée. Telle qu'elle a été présentée par les Pouvoirs Publics, elle ne laisse plus de place à un accompagnement du service public de l'emploi, à des formations qualifiantes ou de reconversion.

In fine, l'importance qu'elle a acquise laisse sous-entendre que c'est parce que les chômeurs sont paresseux qu'ils ne retrouvent pas de travail, alors que c'est tout simplement parce qu'on ne leur propose pas d'offres d'emploi ou qu'on leur fait des offres inadaptées à leurs qualifications.

Enfin, la CFTC est tout à fait satisfaite de constater que le président de la République veut développer l'intéressement et la participation -1/ 3  des résultats de entreprises pour les salariés, c'est une proposition qu'elle fait depuis plus de 15 ans - mais elle signale que ces deux dispositifs ne doivent pas se substituer à une politique salariale.