Points de vue sur l'actualité

Assurance chômage : une représentation erronée

" Des sanctions renforcées au bout de six mois pour les chômeurs s'installant trop durablement " pouvait-on lire dans Les Echos du 14 avril 2008, à trois jours des premières consultations avec les partenaires sociaux sur la réforme de l'assurance-chômage. Un renforcement des sanctions répond à une approche purement comptable, a aussitôt répliqué la CFTC. Il existe 400 000 offres d'emplois non pourvus face à un chômage de masse qui atteint les 7,5 % de ta population. Cela signifie selon certains que les chômeurs sont insuffisamment mobilisés à rechercher un emploi. Pour la CFTC, cette appréciation est fausse. En effet, le fait que 43 % des chômeurs indemnisés sont en activité réduite montre qu'ils acceptent les emplois qui leur sont proposés même s'ils ne correspondent pas à ce qu'ils recherchent, et qu'ils ne refusent pas de travailler. Si des fraudeurs existent, ils doivent être sanctionnés. Pour la CFTC, le problème résulte souvent d'une inadéquation entre l'offre et la demande d'emploi. Et il ne peut être résolu que par un accompagnement personnalisé de qualité afin que le demandeur d'emploi retrouve un emploi pérenne, notamment après une formation qualifiante ou une formation de reconversion. C'est cette solution que prône la CFTC et qu'elle présentera à la ministre Christine Lagarde et au secrétaire d'État Laurent Wauquier, ce 23 avril. C'est aussi avec ces propositions qu'elle abordera les prochaines négociations sur la nouvelle convention d'assurance chômage. Ne nous leurrons pas, le problème résulte également pour certains des emplois offerts des conditions de travail difficiles, voire mauvaises ou d'une rémunération insuffisante ou parce que le contrat offert est précaire. Là, seules les entreprises peuvent apporter une solution. Enfin, pour être opérationnel, ce renforcement des sanctions nécessitera que le service public de l'emploi offre deux emplois aux demandeurs d'emploi. Or, aujourd'hui, ce n'est pas le cas. De nombreux demandeurs d'emploi ne pourront qu'être satisfaits de se voir proposer un emploi correspondant à leur recherche.

Communiqué de presse du 14 avril 2008.