Points de vue sur l'actualité

Retraites : les seniors doivent avoir le choix

La question de l'emploi des seniors revient sur le devant de la scène. Elle sera à nouveau abordée dans le cadre de la concertation sur les retraites. Le gouvernement doit présenter, cette semaine, aux partenaires sociaux des propositions. Pour la CFTC, l'allongement de la durée de cotisation à 41 ans sera inopérant tant que trois conditions ne seront pas remplies. Première et deuxième conditions : la négociation sur la pénibilité doit avoir abouti, et les conditions de travail des seniors être adaptées afin qu'ils ne continuent pas à payer le prix fort. Troisième condition : un senior sur deux doit être dans l'emploi conformément aux objectifs de Lisbonne. Dans le cas contraire, c'est la porte ouverte à davantage de précarité pour les seniors n'ayant pas pu faire une carrière complète (soit 70 % des seniors en recherche d'emploi). Le taux d'emploi des 55 à 64 ans peine, en effet, à franchir la barre des 40 %. Laurence Parisot pense avoir trouvé la solution ! Il suffirait de repousser l'âge minimum légal de départ en retraite pour augmenter le taux d'activité des seniors, et régler dans le même temps le problème du financement des retraites. Pour la CFTC, l'âge pivot de départ à la retraite doit demeurer à 60 ans. Les dispositifs existants pour favoriser le maintien ou le retour des seniors dans l'emploi ont prouvé leur inefficacité (cf. encadré). Pour le Medef " c'est de la faute aux seniors". Non "les entreprises doivent prendre leurs responsabilités" répond à cette attaque la CFTC. Pour qu'un senior sur deux continue à travailler, il faut d'abord que les entreprises se saisissent du problème. Le gouvernement doit présenter aux partenaires sociaux cette semaine des propositions. Déjà plusieurs pistes sont évoquées pour favoriser l'emploi des seniors. Le système de bonus-malus ne va sans doute pas assez loin. La CFTC considère qu'il faut pénaliser les entreprises dont l'employabilité des salariés n'est pas assurée et promouvoir la formation continue. Elle propose aussi de conditionner les aides des entreprises à une pyramide des âges globale et un taux d'emploi des seniors équilibré. Le système de tutorat est également à soutenir. La CFTC veut instaurer un vrai dispositif de seconde partie de carrière avec des choix de formation professionnelle et de passerelles plus souples. Les motivations des seniors relatives à l'emploi occupé, ou encore leurs choix personnels à demeurer dans l'emploi ou à partir en retraite, ne sont pas tous les mêmes. Il faut en tenir compte et privilégier la liberté de choix.

Plan national" seniors" Lancé mi-2006, ce plan national qui a institué le CDD seniors n'a pas fait ses preuves. La suppression progressive de la contribution Delalande (versée par l'employeur lors de licenciement de salariés de 50 ans et plus) n'a pas non plus incité les entreprises à conserver leurs salariés " âgés ".