Points de vue sur l'actualité

Le choix de dire " non "

Le gouvernement doit se soucier davantage du développement effectif du dialogue social à tous les niveaux plutôt que des préoccupations d'appareils patronaux et syndicaux.

Rarement un texte aura porté si mal son nom. La proposition commune issue de la négociation sur la représentativité syndicale s'intitule : " financement et développement du dialogue social ". Or, le financement est à peine évoqué. Quant au développement, il risque, si le texte est adopté en l'état, de se transformer en recul. C'était pourtant avec la volonté de développer le dialogue social que nous avions entamé cette négociation. Certaines organisations syndicales et patronales en avaient une autre : tout faire pour limiter le développement du syndicalisme à deux organisations. La proposition commune ne permettant pas d'atteindre notre objectif, nous avons décidé de ne pas la signer. D'autant que ce texte comprend plusieurs dangers : la fin du mandat de délégués syndicaux CFTC dans de nombreuses entreprises, la primauté qui serait de fait accordée à la négociation d'entreprise, où les syndicats ne sont pas présents, au détriment de la branche.

On ne peut, cependant, que regretter l'échec de cette négociation. Au nom de la CFTC, je demande au gouvernement - qui va reprendre la main - de se soucier davantage du développement effectif du dialogue social à tous les niveaux plutôt que des préoccupations d'appareils patronaux et syndicaux. Enfin, pour répondre aux rumeurs de recomposition syndicale qui circulent, Jacques Voisin a précisé que la CFTC n'envisageait de fusionner avec aucune organisation. Elle continuera, en revanche, à coopérer au coup par coup sur des objectifs communs, à l'échelon confédéral comme c'est le cas dans nos syndicats. La seule fusion qui est à l'ordre du jour, c'est celle de toutes les forces qui composent la CFTC, de tous ses adhérents et militants au service des salariés et de leur famille, et de notre développement.

Les menaces sur notre place dans le dialogue social sont réelles, nous pouvons y faire face si, forts de nos différences, nous avons la volonté de travailler ensemble. Tous uniques, tous unis.