Points de vue sur l'actualité

Dépendance : l'émergence d'un cinquième risque

Mon premier : la santé ; mon second : le vieillissement ; mon troisième : la famille ; mon quatrième : le chômage ; et mon tout : les quatre piliers de la protection sociale. Un cinquième risque s'ajoutera à la charade en 2009 : la dépendance. Ses modalités d'organisation et de financement sont aujourd'hui soumises à la concertation. Mais déjà la question de son financement fait débat. Le président de la République a décidé de faire de la prise en charge de la dépendance un axe fort de son action. La perte d'autonomie concerne, aujourd'hui, près de deux millions de personnes, âgées et handicapées. Avec l'allongement de la durée de la vie, le nombre de personnes âgées dépendantes va inéluctablement progresser, entraînant, pour la société, le risque de voir la prise en charge s'effectuer par des opérateurs privés et créer ainsi des inégalités. La Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) mandatée par le gouvernement a pour sa part rendu les résultats de ses réflexions en octobre dernier. Elle propose la création d'un droit universel et une prise en charge personnalisée en fonction des situations de vie. Elle ne s'est toutefois pas prononcée sur la partie financement. C'est notamment sur ce point que les partenaires sociaux devront trouver la bonne équation. Xavier Bertrand et la secrétaire d'État à la Solidarité, Valérie Létard, ont entamé, le 3 avril, une première série de rencontres, en bilatérale, avec les organisations syndicales et patronales. La CFTC a été la première à faire entendre ses propositions. La concertation concerne les points suivants : la définition des services pris en charge par la collectivité (le cinquième risque devra couvrir l'ensemble des prestations existantes : allocation personnalisée d'autonomie (APA), compensation perte autonomie...), l'évaluation de la place respective de la solidarité nationale et de la prévoyance individuelle et collective, et la définition des contours et de l'organisation de la gouvernance du futur dispositif. Suite à la concertation, un projet de loi sera présenté au Parlement dans les prochains mois pour entrer en vigueur en 2009.

C'est dit : La CFTC s'oppose à ta privatisation intégrale du risque liée à fa perte d'autonomie. Elle préconise un socle universel " large " financé par la solidarité nationale. La possibilité d'une assurance complémentaire uniquement pour les frais non indispensables (dits frais de " confort ") n'est toutefois pas exclue. La CFTC privilégie une réponse individualisée en fonction des revenus et des possibilités des familles. Il s'agit, pour elle, de responsabiliser les tiers ou aidants dans l'accompagnement de la prise en charge de la dépendance.