Points de vue sur l'actualité

BNP Paribas : pouvoir d'achat toujours

Jusqu'à ce mois de mars 2008, la BNP Paribas de l'île de la Réunion pouvait se vanter d'avoir un climat social aussi ensoleillé que son lieu d'implantation. Depuis longtemps, la CFTC était acteur d'un dialogue social constructif et partagé. Mais aujourd'hui, elle frappe du poing sur la table, menant même une grève depuis le 14 mars, votée à bulletin secret à 98 %. La situation est problématique pour les salariés réunionnais de la banque. Le coût de la vie rattrape largement, voire dépasse les revenus. " Les collègues rament. Ils commencent par un découvert, puis des prêts qui les asphyxient encore plus ", souligne Paul Junot, délégué syndical CFTC. En 2000, la BNP Paribas entame un programme drastique de gestion des coûts. " Pour éviter les délocalisations ", annonce alors la direction. La convention collective est revue, passant à la moulinette plusieurs avantages comme les points d'ancienneté par exemple. " Malgré tous ces sacrifices, des délocalisations ont quand même été opérées, dénonce Paul Junot. Pourtant la situation de l'entreprise n'est pas difficile. " Pour faire face à une perte de pouvoir d'achat de 22 % sur quinze ans, les revendications de la CFTC sont claires : soit une prime annuelle de 2 000 euros, soit une augmentation générale dégressive, de 10 % pour les salaires à 20 000 euros annuels à 2,5 % pour les plus hauts salaires. Les autres banques de l'île de la Réunion devraient suivre le mouvement de grève de la CFTC et des salariés de BNP Paribas.