Points de vue sur l'actualité

Retraites : un nouveau cycle de concertation démarre

Le 27 mars 2008, Xavier Bertrand, ministre du Travail et des Relations sociales, a ouvert le nouveau cycle de réforme sur les retraites en recevant tour à tour les organisations syndicales et patronales. Il ne s'agit pas là d'une négociation mais de concertations, sachant que le gouvernement ambitionne de légiférer d'ici l'été. Le Premier ministre, François Fillon, ne rejette pas toutefois la possibilité de passer par la voie réglementaire à condition " de se mettre d'accord avec les partenaires sociaux". Cette échéance de 2008 est la deuxième étape de la réforme commencée en 2003. Des échéances quadriennales doivent permettre de faire le point sur la situation des régimes, en fonction des données démographiques, économiques, financières, et de procéder à des ajustements. Des ajustements d'autant plus nécessaires que la loi Fillon de 2003 s'était fixée l'objectif de garantir le financement des retraites d'ici à 2020. Or la branche vieillesse de la Sécurité sociale accuse un déficit prévisible pour cette année de 5,1 milliards d'euros pour le régime général.

Maintenir le système par répartition

Lors du rendez-vous avec Xavier Bertrand, la CFTC a réaffirmé la nécessité de maintenir le système de retraites par répartition pour financer les retraites de demain. La CFTC a d'ores et déjà présenté ses autres préconisations au ministre." La crise financière et boursière que nous traversons nous montre bel et bien les limites du financement par capitalisation ", a déclaré Jacques Voisin. La CFTC considère que l'âge de 60 ans doit demeurer l'âge pivot, toutefois la durée d'affiliation doit primer sur le critère d'âge. C'est pourquoi, elle revendique le maintien du dispositif des carrières longues. La CFTC considère aussi indispensable d'améliorer le niveau des pensions. Concernant le passage à 41 ans de cotisation (pour bénéficier d'une retraite à taux plein) d'ici à 2012, considéré comme acquis par le gouvernement, Jacques Voisin a estimé qu'on avait " ouvert ce dossier il y a cinq ans, mais qu'on n'est jamais allé au bout ". Il faisait ici référence au taux d'emplois des seniors et au non aboutissement de la négociation pénibilité. Et de poursuivre : "je souhaite que l'on s'interroge sur le financement avant de penser à allonger la durée de cotisations. Il nous faut trouver de nouvelles sources de financement." Sur ce registre, la CFTC demande une mise à plat de l'ensemble des mesures d'exonérations fiscales et une évaluation de leur pertinence afin de ne conserver que celles qui sont favorables à l'emploi. Elle propose, sous certaines conditions, un assujettissement des stock-options, de l'intéressement et de la participation aux cotisations sociales, avec pour contrepartie la prise en compte de ces éléments de rémunération dans l'assiette de calcul de la retraite. Autre point très important pour la CFTC : la retraite personnalisée. Il s'agit de favoriser le libre choix et notamment de permettre à toute personne qui le désire de continuer à travailler plus longtemps. Toutefois, un salarié, qui a subi un travail pénible, pourrait quant à lui bénéficier de bonifications en trimestres pour partir plus tôt en retraite et espérer vivre un même temps de retraites que les salariés qui ont eu la chance d'avoir un travail non pénible.

Financement des retraites : Halte aux fausses solutions ! La CFTC s'inquiète de la possibilité d'un transfert des fonds de l'Unedic vers le financement des retraites. Elle veut certes conforter le régime de retraite par répartition mais elle estime que le problème actuel de financement des retraites doit être assuré en apportant une réponse aux vrais problèmes, c'est-à-dire au fait que les jeunes, les seniors, et les autres personnes en recherche d'emploi ne trouvent pas de travail.