Points de vue sur l'actualitéLa liberté syndicale toujours menacéeLe Bureau international du travail (BIT) a clos, le 20 mars, la 301e session de son conseil d'administration. À l'ordre du jour des discussions, la liberté syndicale menacée, toujours et encore, dans un certain nombre de pays. Les sujets ne manquent pas. Les effets de la situation financière mondiale actuelle sur la croissance économique et la création d'emplois, bien sûr, mais aussi le problème du travail décent qui concerne toujours 100 millions de travailleurs domestiques, la promotion de l'entreprenariat féminin, la lutte contre la discrimination à l'embauche et au travail, la promotion des normes internationales du travail... Pourtant il est bien un sujet, récurrent, qui, d'année en année, est toujours mis à mal partout dans le monde : la liberté syndicale. Comme en témoigne très récemment les attaques et actes de tortures à l'encontre des dirigeants du syndicat progressiste des enseignants au Zimbabwe. Le Comité de la liberté syndicale de l'Organisation internationale du travail (OIT) est actuellement saisi de 143 plaintes d'extrême gravité, qui ont été transmises aux gouvernements concernés. Deux cas ont particulièrement été évoqués lors de cette session par le BIT. En Colombie, le Comité de la liberté syndicale (CLS) a sommé le gouvernement de garantir la sécurité des dirigeants du syndicat national des travailleurs et employés universitaires qui ont subi des menaces de la part du recteur de l'université et de chefs paramilitaires afin qu'il renégocie la convention collective. Au Myanmar, six militants syndicaux ont été emprisonnés (pour des peines allant de 20 à 28 ans) pour avoir tenté d'organiser des cérémonies et un séminaire sur des questions syndicales le 1er mai 2007. Le CLS, là encore, est intervenu en demandant la libération immédiate des militants sanctionnés pour avoir simplement exercé leurs droits à la liberté syndicale. Mais beaucoup d'autres situations non connues mériteraient d'être dénoncées. |