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Accord à Dunlop-Amiens : la CGT révoque deux délégués syndicaux

Les instances de la CGT dans la Somme ont révoqué jeudi de leur mandat électif deux délégués du site Dunlop à Amiens qui avaient signé avec la direction un accord sur la réorganisation du travail en "4X8", a-t-on appris samedi auprès du syndicat.

La CGT, syndicat majoritaire, FO et la CFTC du site ont signé lundi un accord sur la réorganisation du travail en 4X8 (organisation en quatre équipes au lieu de cinq actuellement qui alterneront sur la base de 5 jours de travail 2 jours de repos) afin de garantir le maintien de l'usine.

"L'union locale des syndicats CGT Dunlop-Goodyear, l'union départementale et la fédération ont convoqué une assemblée jeudi qui a décidé de retirer leur mandat aux délégués syndicaux", a déclaré à l'AFP Patrick Joan secrétaire départemental CGT.

"Nous réaffirmons notre opposition aux 4X8 (...) Pour la CGT, ce n'est pas possible d'engager l'organisation sur cette démarche là", a-t-il ajouté.

Les syndicats du site Goodyear, qui jouxte celui de Dunlop, doivent se prononcer mardi et semblent très réticents à accepter le passage au "4X8".

En cas de non-signature du deuxième site la direction avait déclaré qu'elle adapterait un projet spécifiquement pour Dunlop-Amiens, mais que l'usine Goodyear ferait l'objet d'un autre projet de réduction de la production.

"A Goodyear, la CGT ne signera pas l'accord, ces 4X8 ne vont rien résoudre. Je suis secrétaire départemental à Airbus, on nous a fait le même coup: +ou vous acceptez le plan Power8 ou on délocalise+ sauf que aujourd'hui, on continue à supprimer des emplois", déplore Patrick Joan.

De son côté, Claude Dimoff, le délégué révoqué par la CGT, a déclaré à l'AFP, qu'il avait "déposé un recours juridique contre l'assemblée –sauvage- organisée par les instances" pour le révoquer.

Selon lui l'ensemble des militants CGT avaient pris position pour le passage au 4X8 par "un vote unanime".

En cas de signature dans les deux usines, la direction de Goodyear-Dunlop s'engage à investir 52 millions d'euros pour constituer un "complexe moderne". Le projet prévoit la suppression sur trois ans de 450 postes sans licenciement.

Lors d'une consultation interne en octobre 2007, la majorité des 2.700 salariés (64,55%) des deux sites avait refusé la mise en place de la nouvelle organisation.