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Référendum à Air France : les hôtesses et stewards rejettent l'accord

Les hôtesses et stewards d'Air France ont rejeté à 65% l'accord collectif du personnel navigant (PNC) soutenu par la CGT, la CFDT et l'Unac lors du référendum organisé par les syndicats et la direction, a annoncé vendredi la direction d'Air France dans un communiqué.

La participation au référendum a été de près de 80%, a précisé la compagnie.

Quelque 15 000 PNC étaient appelés à s'exprimer sur le projet d'accord collectif quinquennal soutenu par la CGT, l'Unac et la CFDT, qui représentent à eux trois 39% des PNC.

Le texte, qui prévoit le maintien de la rémunération au forfait, était rejeté dans ses grandes lignes par l'intersyndicale CFTC-FO-SNPNC-Unsa-Sud Aérien (60% des PNC) qui souhaitait instaurer une rémunération alliant une partie fixe et une partie variable en fonction des tâches opérées.

"C'est une sacrée claque. Nous n'avons pas été compris. L'accord n'existe plus, on attend la suite. Si l'accord actuel est prolongé, on va directement à la grève", a réagi Cyril Jouan, secrétaire de la CFDT-PNC.

"La direction de la compagnie consultera les syndicats (de PNC) dans le courant de la semaine prochaine", a précisé Air France dans son communiqué.

L'application du dernier accord collectif signé par les syndicats a été prolongée au début de l'année jusqu'au 1er avril pour permettre aux parties de négocier un nouveau texte, a-t-on appris de sources syndicales.

Depuis la fin de la grève des hôtesses et stewards qui a cloué au sol fin octobre une partie des avions de la compagnie pendant cinq jours, les syndicats de PNC et la direction se sont réunis régulièrement pour discuter des conditions de travail et des salaires, sur fond de divisions syndicales.

L'intersyndicale avait présenté un projet, avec une part de rémunération à la tâche sur le modèle de ce qui est en vigueur pour les pilotes, rejeté par la direction courant janvier. Le projet alternatif, rédigé par les trois syndicats de PNC, a à son tour été rejeté par le personnel.

Avant de connaître les résultats du référendum, Thierry Haas, porte-parole de l'intersyndicale, avait dit à l'AFP qu'en organisant la consultation, "la direction jou(ait) avec le feu". "Ca risque de bouger très fort dans les mois qui viennent", avait-il ajouté.