Points de vue sur l'actualité

Au chevet de la médecine du travail

Le Conseil économique et social a proposé, le 27 février, une série de mesures urgentes pour réformer la médecine du travail. Il faut dire que l'avenir de la médecine du travail est en suspens depuis 1998, quand bien même le gouvernement a engagé une conférence tripartite sur les conditions de travail en octobre 2007. La médecine du travail est un dispositif important qui mobilise près de 17 000 personnes, dont environ 6 500 médecins. Elle est confrontée à des problèmes structurels qui imposent une réforme pour répondre aux nombreux enjeux liés à la santé des salariés. Aussi, le 27 février, dans un avis portant sur l'avenir de la médecine du travail, le Conseil économique et social a proposé au gouvernement une série de mesures urgentes pour réformer la médecine du travail. L'avis propose notamment d'en confier la gouvernance à la Sécurité sociale et préconise une gestion paritaire. Il préconise également de s'appuyer, pour le financement, sur une cotisation patronale au taux unifié. Il tend vers une pluridisciplinarité renforcée et une implication plus importante des représentants du personnel, notamment ceux du CHSCT. Le médecin du travail doit avoir " un rôle pivot", développer une " culture de la prévention " et pouvoir jouer un rôle d'alerte en cas de risques avérés. Enfin, l'avis préconise de définir, dans la loi, les missions des services de santé au travail. Ils doivent, dans le cadre d'un plan national pluriannuel de santé au travail décliné au plan régional, "veiller à la préservation de la santé des salariés tout au long de leur parcours professionnel ". La CFTC, pour qui la santé au travail n'est pas négociable, mais est un vrai sujet de négociation, a globalement approuvé cet avis qui apporte un éclairage complémentaire pour la prochaine réunion de la conférence tripartite sur les conditions de travail prévue en avril prochain.