Points de vue sur l'actualitéDans les petits papiers des patrons ?Spécialistes du désordre en tous genres, adeptes du bureau (soi-disant) mal rangé, collectionneurs de piles de dossiers, des feuilles volantes, ou des papiers froissés, aficionados des post-it version puzzle, vous n'êtes plus bannis. Dans son récent ouvrage Un peu de désordre = beaucoup de profits, Éric Abrahamson, professeur de management à la Business School de l'université de Columbia (New York), tord le cou à l'idée communément admise que le désordre nuit à l'efficacité. L'auteur affirme que " le désordre n'est pas une tare ". Il a même de grandes vertus : il serait " source de créativité ", et peut être " efficace et rentable (...) à la maison comme dans l'entreprise ". Le sujet est sérieux. Finie la culpabilité, envolée, pour les nombreux allergiques au rangement ! Enfants déjà, ils essuyaient les reproches de leur mère : " Range ta chambre ! ", puis de leur supérieur hiérarchique, quelques années plus tard : "Vous êtes priez de mettre un peu d'ordre avant le rendez-vous avec Monsieur X ". Éternellement montrés du doigt, ce désordre en disait long sur leur professionnalisme... Et bien non !!! Le désordre ne rime pas avec négligence ou paresse. Il serait source de créativité, et donc de rentabilité pour l'entreprise. Sans le désordre, combien d'inventions n'auraient pas été découvertes, formules mathématiques ou harmonies musicales, trouvées ? Le désordre créatif d'Albert Einstein, de Jean-Sébastien Bach,... et même d'Arnold Schwarzenegger a contribué à changer le cours de l'histoire, pointe l'ouvrage. Des entreprises, telle Microsoft, dans lesquelles le désordre est toléré, parfois encouragé, sont les championnes de l'innovation. Selon l'auteur " l'ordre coûte cher, (lui) sans être toujours payant ". Ranger, organiser, c'est en effet du temps et donc de l'argent. Le désordre laisse davantage la place à l'improvisation, au hasard, à l'innovation ou l'inventivité. On est loin des théories managériales et organisationnelles qui prônent l'ordre comme moyen de productivité (par des procédures, des " standards "...), où tout est réglé comme sur du papier à musique. Le désordre reflète les défauts de nos semblables, mais aussi le génie de quelques uns. Le désordre ne nuit donc pas à l'efficacité, du moins s'il on en abuse pas. Un peu de désordre = beaucoup de profit(s), E. Abrahamson, D. H. Freedman, Flammarion, février 2008, 340 p., 21 euros. |