Points de vue sur l'actualité

Lorsqu'il y a tromperie

II faut le dire haut et fort, la GPEC a été créée pour éviter les licenciements et non pour les justifier.

Deux événements se sont produits la semaine dernière qui méritent que je m'y arrête quelque peu, tant ils sont essentiels pour l'avenir des travailleurs, pour la construction d'un dialogue social de qualité et dans la stratégie de la CFTC. Le premier concerne le " plan de compétitivité " présenté le 20 février par la direction des AGF au Comité d'entreprise. Il s'agit, ni plus ni moins, d'un plan social qui ne veut pas dire son nom puisqu'il prévoit de fermer quatre sites employant en tout deux cents salariés et de former à de nouveaux métiers deux mille employés. Or, un mois plus tôt, l'entreprise signait avec le syndicat CFTC, un accord GPEC. D'où la déception de notre délégué qui, en janvier, pouvait se vanter d'avoir signé un accord favorable aux salariés et à l'entreprise, et qui, en février, à juste titre se sentait trahi par cette interprétation erronée de la GPEC au point de menacer d'en appeler à la grève. Il faut le dire haut et fort, la GPEC a été créée pour éviter les licenciements et non pour les justifier, une approche confirmée par le TGI de Paris du 4 décembre 2007. Le second exemple est du même tonneau. Réuni à La Défense, le 13 février dernier, la CFTC a labellisé plusieurs accords s'inscrivant dans la dynamique du Statut du travailleur qui vise à sécuriser les parcours de vie. Parmi eux, figurait celui signé par la Société des Polymères de la Barre-Thomas près de Rennes et le syndicat CFTC de l'entreprise, créant une cellule de reclassement destinée à permettre aux salariés licenciés de retrouver un emploi et assurer une mobilité choisie. Or, dans le même temps, la direction n'hésitait pas à licencier ses salariés en bafouant le Code du travail.

Il ne s'agit pas, pour moi, de dire à nos délégués de cesser toute négociation, mais d'être vigilant et de ne pas se laisser décourager par le double langage des entreprises. Ces deux exemples montrent que nous avons eu raison de créer notre Observatoire du Statut du travailleur dont l'une des missions est, justement, de permettre à nos négociateurs de négocier les meilleurs accords possibles.