Points de vue sur l'actualité

Victimes de l'amiante : pas d'individualisation de la cessation anticipée d'activité !

Au cours de son audition par Jean Le Garrec, président du groupe de travail relatif à la réforme du Fonds de cessation anticipée d'activité des travailleurs de l'amiante (FCAATA), la CFTC a fermement défendu une amélioration du système actuel de cessation anticipée d'activité au profit des travailleurs victimes de l'amiante, ou à tout le moins, le maintien du dispositif actuellement en vigueur. Sur les pistes de réformes possibles, la délégation CFTC s'est vue confirmé que les bénéficiaires actuels conserveraient bien leurs droits en matière de cessation anticipée. En revanche, l'opacité demeure quant aux futurs bénéficiaires. La CFTC a réaffirmé son refus d'un système totalement individualisé. Dans la mesure où les salariés ne disposent pas des preuves matérielles de leur exposition, comment pourraient-ils faire valoir concrètement leur droit à une cessation anticipée d'activité ? La position de la CFTC est claire à propos de cette réforme, elle refuse de choisir entre deux systèmes. À la reconnaissance collective de l'exposition à l'amiante et de ses effets délétères sur la santé de salariés doit s'ajouter une prise en compte des situations individuelles, notamment celles des intérimaires ou des travailleurs isolés. Il est également impératif de reconnaître toutes les entreprises au sein desquelles les travailleurs ont été exposés à l'amiante. Enfin, la CFTC a réaffirmé sa position en faveur d'un dispositif de prévention qui protégerait mieux l'ensemble de salarié en proposant le renforcement des dispositifs de prévention (fiche de postes, traçabilité des expositions professionnelles...) et le maintien de la prévoyance après le départ anticipé. Cette dernière proposition, jugée excellente par Jean Le Garrec, permettrait en effet de garantir une meilleure couverture sociale des victimes de l'amiante.