Points de vue sur l'actualité

Cofiroute : publicité mensongère

Léonard De Vinci était visionnaire. Le groupe Vinci serait-il résolument aveugle ? Ou alors de mauvaise foi ? C'est ce qu'affirme Alain Manoury, délégué syndical CFTC de Cofiroute, société privée d'autoroute du groupe Vinci. Une campagne de publicité de Vinci vante " un projet humain ambitieux " et " des emplois durables ". Chez Cofiroute, la réalité est autre. Depuis 2000 et le passage aux 35 heures, la société utilise abusivement les contrats précaires. La CFTC a attaqué Cofiroute plusieurs fois aux prud'hommes : " En décembre dernier, la douzième condamnation a été prononcée par le tribunal du Mans pour recours abusif et illégal aux contrats à durée déterminé", relate Alain Manoury, non sans fierté. Par son action, la CFTC a défendu de nombreux salariés qui cumulaient entre 70 et 150 contrats sur deux à quatre ans. " Certains enchainaient des contrats d'une journée, sans pouvoir obtenir un CDI à l'issue et retombaient dans le chômage, voire le RMI ", dénonce le délégué syndical CFTC. C'est dire le choc qu'a produit la publicité pour Vinci. " Notre entreprise pratique une politique de l'exclusion. Ces contrats précaires représentent aujourd'hui plus de 8 % des salariés soit près de quatre cents ", analyse Alain Manoury. Depuis cette dernière condamnation, dix-huit nouveaux cas se sont manifestés. Un accord a été signé pour que cesse cette pratique, mais Cofiroute précarise autrement, notamment en multipliant les temps partiels ou les " CDI week-end ". À l'horizon arrive à grand pas l'automatisation des péages qui fait craindre pour les emplois. La CFTC cherche encore le " projet humain ambitieux"...