Points de vue sur l'actualité

Bruit au travail : une gêne pour un actif sur deux

Quand il ne prend pas la tête, il casse les oreilles. De quoi s'agit-il ? Du bruit au travail. À quelques semaines de la journée nationale de l'audition, le 13 mars prochain, l'Institut Ipsos a réalisé une enquête nationale sur " le bruit au travail " pour le compte de l'association " Journée nationale de l'audition " et le groupe de retraite complémentaire et de prévoyance Médéric. Les chiffres sont inquiétants. Un actif français sur deux se dit gêné par un niveau sonore trop élevé au travail. L'enquête ne relève pas de différences entre les entreprises publiques et privées. Les bruits d'ordre mécanique (machines,...) sont les plus perturbants (58% des personnes sondées). Les ouvriers font, en effet, partie des catégories sociales les plus touchées (70%). Les secteurs d'activité de l'industrie et de la construction sont visés : 68% des actifs sont " gênés fréquemment ou souvent ". Les ateliers, garages et chantiers sont aussi particulièrement exposés. Les métiers du tertiaire ne sont pas non plus épargnés : les voix, les téléphones et la musique occasionnent une gêne (34%), ainsi que la circulation automobile (13%). Enfin, les entreprises de deux cents salariés et plus connaissent les plus importants désagréments : 68% de leurs employés étant fréquemment ou souvent perturbés par le bruit. Sur l'ensemble des actifs confrontés à des nuisances sonores au travail, la moitié se plaint de répercussions sur sa santé : énervement, nervosité... (58%), sifflements et bourdonnements auditifs (36 %), ainsi que des maux de tête, une perte de sommeil, des angoisses... (29%). Seulement 20% des personnes interrogées disent avoir eu l'occasion de s'en plaindre auprès de leur hiérarchie ou employeur. Et seuls quatre actifs sur dix disposent de protections auditives. 43% des actifs peuvent pourtant bénéficier d'un dépistage auditif dans le cadre de leur visite médicale annuelle. Ils sont même 62% dans l'industrie et la construction, secteur où les salariés se sentent par ailleurs suffisamment informés (à 68%) sur les conséquences du bruit au travail sur la santé. Rappelons que le niveau de bruit ambiant ne doit pas dépasser 70 décibels (dB) et qu'à 85 dB il est nocif, selon l'INRS.